Culture et Histoire
Culture et Histoire
VOYAGE CÔTÉ HISTOIRE ET CULTURE
Les musées et monuments historiques
De nombreux musées et monuments historiques mettent en valeur la culture et l’histoire du Kenya. Il sont administrés par l’institution publique des Musées nationaux du kenya. Il serait bien trop long de tous les décrire mais l’on peut dire que nombre d’entre eux se consacrent à la paléontologie, l’ethnographie, la préhistoire et l’art rupestre. D’autres sont spécialisés dans l’histoire nationale.
L’on peut citer pour exemple le musée national de Nairobi qui est situé à quelques minutes du centre-ville sur la route Museum Hill. C’est la société d’histoire naturelle d’Afrique de l’est et d’OUganda qui, en 1910, crée le musée dans un autre site à Nairobi. Plus tard les collections seront déplacées dans un bâtiment construit spécialement à cet effet et qui sera inauguré en 1930. Le célèbre paléonthologue Louis Leakey en deviendra le conservateur en 1941 et fera en sorte qu’il soit ouvert aux visiteurs africains qui pourront y accéder gratuitement dès 1945. Le musée national est la galerie la plus transversale et la plus complète du pays. En matière d’art et histoire, l’on peut citer la collection Adamson qui propose de découvrir des portraits de Kenyans vêtus d’habits traditionnels, ainsi que des outils de la vie quotidienne, de l’artisanat et une exceptionnelle collection d’instruments de musique. En matière d’histoire naturelle, deux sous-sections proposent, pour l’une l’évolution des mammifères africains à travers le prisme de l’étude de leur moyens de défense physiques et chimiques, pour l’autre l’évolution des hominidés depuis l’époque du Miocène à nos jours, ainsi que de nombreux fossiles, et des reconstructions de l’environnement préhistorique des hommes. Un superbe jardin botanique de 11 ha présente, notamment, des plantes aux vertues médicinales il est traversé par la rivière Nairobi. Une des particularités du musée est qu’il abrite aussi un parc du serpent qui présente aux yeux à la fois fascinés et effrayés des visiteurs, toutes les espèces de serpents du pays dont le fameux et dangereux mamba noir, ainsi que des athropodes et vertébrés aquatiques.
Cette section est née d’une exposition temporaire organisée en 1958 qui eut tant de succès qu’un terrain fut acheté afin d’en faire une exposition permanente. Le musée possède aussi une bibliothèque qui recense pas moins de 20 000 livres, dont la collection de l’évêque Léonard Beecher dédiée aux oiseaux, 18 000 numéros de journaux, 4 000 photographies illustrant l’histoire, les peuples et les objets des sciences naturelles kenyans, ainsi que 800 peintures réalisées par Joy Adamson et dont certaines toiles sont en exposition dans le Hall of Kenya. Le Kenya compte aussi de nombreux sites archéologiques à ne pas manquer.
Fort Jésus
Le Fort Jésus a été construit par les colons portugais sur l’île de Mombasa entre 1593 et 1596. Il est inscrit au comme bien culturel au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Le roi d’Espagne et du Portugal Philippe II d’Espagne en ordonne la construction afin de défendre l’île contre les tentatives d’invasion des Ottomans. Le fort hérite du nom de Jésus car la flotte portugaise naviguait alors sous les drapeaux de l’ordre du Christ. Le fort fut le lieu d’une activité militaire qui dura pendant plus de trois cents ans. Il est l’un des plus beaux édifices représentatifs de l’architecture portugaise du XVIème siècle.
Il a pour forme un rectangle dans lequel se dresse un cavalier, bâtiment principal duquel observation et artillerie peuvent être mises en place et qui sert ici de donjon, surplombant une esplanade fortifiée et quatre bastions portant des noms de saints: Santo Felipe, Santo Alberto, Santo Mathias et Santo Mateus. Un passage voûté a été construit sous le cavalier, qu’on appelle “passage des arches” qui servit à transférer les esclaves et, plus tard, les prisonniers condamnés par les britanniques. Dans le glacis du fort, du côté du nord-ouest, se trouvent des Cycadales à feuilles palmées, arbres et arbustes pérennes qui grandissent lentement mais vivent très longtemps, comme ceux de Fort Jésus qui ont plus de 300 ans.
Ces merveilles naturelles s’ajoutent à la beauté architecturale du lieu. Les touristes pourront se balader librement dans les ruines, et pourront aussi visiter un musée construit entre 1960 et 1962. Les salles du musées ont pris place dans certaines des anciennes cellules de la prison britannique. On y trouve des pièces de collections provenant de la frégate San Antonio de Tana, principalement des poteries en céramiques indiennes et africaines, des porcelaines de Chine et des objets ayant appartenu aux hommes d’équipage. D’autres objets proviennent de sites de fouilles archéologiques situés le long de la côte. On trouve aussi des équipements militaires arabes et des instruments de musique. Le Fort Jésus est vraiment un lieu exceptionnel à ne pas rater pendant le voyage au Kenya. En 2009, avec 167 733 visiteurs, il est devenu le deuxième musée le plus visité du pays après le musée national de Nairobi.
Les ruines de Gede
Les ruines de Gede sont un des sites touristiques les plus visités du Kenya. Elles se situent dans le district de Malindi sur la côte kenyane. En langue Oromo, le terme Gede signifie “précieux”. L’oromo est la troisième langue d’Afrique en terme de nombre de locuteurs. Dès le Moyen-âge, au XIIIe siècle exactement, la ville de culture swahilie possédait déjà un port qui, aujourd’hui constitue une partie des ruines. C’est en 1948 que les premières fouilles archéologiques ont été menées et ont révélé que Gede fut habité par des marchands musulmans. En témoignent sa médina de corail, de terre et de plâtre, ainsi que ses mosquées.
On y trouve aussi des palais et un fort. La construction de la ville est très moderne pour son époque puisqu’elle présente des rues perpendiculaires agrémentées de gouttières pour assurer l’écoulement des eaux. Les marchands musulmans avaient des liens commerciaux avec le monde entier comme l’ont mis au jour les fouilles qui ont permis de retrouver des artefacts tels que des perles de verre de Venise ou des vases Ming, entre autres. En dehors des ruines et monuments, un musée a été établi afin de présenter aux visiteurs les richesses historiques du lieu.
La ville de Takwa
La ville de Takwa se situe sur la côte de Zanguebar, au sud-est de l’île de Manda, elle-même appartenant à l’archipel de Lamu. Au 15ème et 16ème siècle, Takwa fut un lieu de commerce de culture swahilie. Il semblerait qu’elle ait été abandonnée au 17ème siècle à cause d’une soudaine salinisation de l’eau jusqu’alors potable, mais aussi peut-être du fait de la rivalité permanente avec les habitants de l’île voisine de Pate. Les habitants se sont alors installés sur l’île de Lamu, de l’aure côté de la baie de Shela. Les premières fouilles archéologiques intervinrent en 1951 et furent conduites par James Kirkman, elle furent poursuivies par James de Vere Allen à partir de 1972.
L’un des vestiges les mieux conservés est la mosquée du vendredi. les archéologues y découvrirent une inscription sur une colonne se trouvant au niveau du mur de la qibla (qui indique le sens vers lequel le croyant doit effectuer sa prière), et qui se constitue de deux dates “1681-1682”. les archéologues pensent qu’il s’agit de la marque d’une tombe d’un cheik ou d’un sayyid (nom donné aux musulmans de hauts rang). James Kirkman interprète ce lieu comme un endroit où les hommes de foi venaient en retraite. Depuis 1982, la ville fait partie des monuments nationaux du kenya.
Thimlich Ohinga
Thimlich Ohinga est un site archéologique situé dans le comté de Migori, à 180km de la ville de Kisumu. Il est perché sur une colline en pente douce et est accessible par des pistes. La signification du nom est “la grande forêt m’effraie” en langue luo, langue nilotique occidentale du sud parlée par les peuples Luo et Luo Suba de Tanzanie. La construction est un mur de défense construit sans mortier ni apprêt mesurant de 1 à 4,2 m de hauteur et de 1 à 3 m de largeur.
Il fut d’abord édifié par les Bantous puis renforcé par les Luo qui s’en servirent pour se protéger des pilleurs Kalenjin-Nandi. (Le peuple Kalenjin est plus connu aujourd’hui pour les performances de ses sportifs en courses de fond et demi-fond puisque, depuis les années 1980, ils ont gagné pas moins de 40% des médailles aux Jeux olympiques et aux championnats du monde d’athlétisme.) Le mur de défense présente des vestiges vieux de plus de 500 ans. Il est très bien conservé et a été classé parmi les monuments nationaux du Kenya. Dans la région du lac Victoria, l’on a dénombrer 521 autre murs de défense dans 131 localités différentes, mais celui de Thimlich Ohinga est le mieux préservé.
En 2013, le Kenya compte six sites inscrits au patrimoine mondial, dont trois sites culturels et trois sites naturels. Ces sites sont les suivants: les forêts sacrées de Kayas des Mijikendas, Fort Jésus, la vieille ville de Lamu, le parc national du mont Kenya, les parcs nationaux du lac Turkana et le réseau des lacs du Kenya dans la vallée du grand rift. Il ne faut pas oublier que le Kenya est l’un des territoires les plus riches en sites archéologiques grâce auxquels de grandes avancées ont été faites sur les origines de l’homme.
Le Kenya ou l’origine de l’homme
L’archéologie au Kenya
La vallée du grand rift n’est pas seulement un écrin paradisiaque pour découvrir la nature sauvage africaine, elle est aussi considérée comme le berceau de l’humanité, tant elle est riche de découvertes archéologiques ayant permis de retracer l’histoire des êtres humains, jusqu’à l’aube de leur existence. Les plus anciens fossiles d’hominidés, désignés par le terme Proconsuls et datant de la période du Miocène, furent mis au jour par le paléontologue Louis Leakey sur l’île volcanique de Rusinga. D’autres trouvailles exceptionnelles ont permis d’établir que l’Homo habilis et l’Homo erectus ont vécu sur les terres du Kenya actuel il y a 2,5 millions d’années, période qui correspond au Plaisancien.
Les découvertes du paléontologue kenyan Louis Leakey
Louis Leakey est un célèbre paléontologue, archéologue et primatologue kenyan, né à Nairobi en 1903 et mort à Londres en 1972. Leakey est sans conteste l’un des paléontologues les plus fameux de son époque. C’est grâce à son travail que l’Afrique fut reconnue comme étant le berceau de l’humanité, alors même que ses pairs anthropologues, influencés par des découvertes importantes à Java et en Chine, espéraient trouver l’origine de l’homme en Asie. Malgré les controverses, Leakey tint bon son hypothèse et la prouva grâce à ses recherches menées au Kenya et en Tanzanie. Trois de ses découvertes permirent d’augmenter sensiblement les connaissances sur l’arbre généalogique de l’Homme.
La première fut celle d’un crâne vieux de 20 millions d’années, découvert en 1948 et nommé Proconsul africanus, qui est aujourd’hui considéré comme modèle valide pour certaines spécificités de l’être humain, mais plus comme un ancêtre des hominoïdes. La deuxième fut la découverte par la seconde femme et collaboratrice de Leakey, Mary Douglas Leakey, d’un crâne vieux de 1,75 millions d’années qui fut appelé Zinjanthropus boisei et qui est aujourd’hui classé dans la famille des australopithèques. Puis, c’est en 1964 que Leakey fit la découverte de l’Homo habilis, aux côtés de ses compagnons de recherche Phillip Tobias et John Napier. Les interprétations que Louis Leakey fit de ses nombreuses trouvailles ont toujours et sont encore sujettes à de nombreux débats, mais la reconnaissance de la contribution immense de ses travaux à la recherche sur les origines de l’homme est universelle et unanime.
Le Kenya est une terre de merveilles tant naturelles que culturelles. Tous les voyageurs y trouveront le bonheur, les amateurs d’immersion en plaine nature sauvage, les inconditionnels des visites culturelles dans les musées et sites architecturaux ou archéologiques, mais aussi ceux qui aiment flâner sur la plage et contempler la mer. Les photographes amateurs ou professionnels seront immédiatement séduits par les paysages qui offrent des possibilités de superbes prises de vues. Le Kenya est un pays à découvrir absolument, et sans modération!