Le Vietnam est actuellement en paix mais il a longtemps été déchiré par de nombreux conflits qui ont forgé son identité nationale. Le pays est ainsi pourvu d’un patrimoine historique resplendissant hérité d’une civilisation brillante. Le Viêt Nam a appartenu pendant plus d’un millénaire à la Chine dont la domination a débuté en 111 avant notre ère avec la dynastie Han. La conscience nationale Viêt s’est progressivement forgée dans le contexte de la lutte pour l’indépendance. Le Đại Việt est devenu un état vassal en 939. Plus indépendant, il garde tout de même des liens avec l’empire chinois. Un processus de conquête territoriale vers le sud, le Nam Tiên, apparaît dès le 10e siècle. Signifiant la marche vers le sud, cette tentative d’expansion des Viêt contraint le pays à lutter à de multiples reprises pour défendre son territoire face au royaume de Champā puis à l’Empire mongol. Le Champā occupe le territoire jusqu’au 15e siècle où les Viêt reprennent la domination. Les Viêt ne sont pas les seuls à façonner l’histoire du Viêt Nam. C’est notamment le cas du peuple vietnamien d’origine chinoise les Hoa, une minorité khmère les Khmers Krom, ainsi que les Chams et de nombreuses minorités. Cependant, l’ethnie Viêt demeure la plus importante dans la formation de l’Etat. Puis le Đại Việt est partagé en deux de la fin du 16e siècle jusqu’au 18e siècle, avec les seigneurs de la famille Trịnh qui dominent le nord et ceux de la dynastie Nguyễn le sud qui finissent par gagner après avoir vaincu l’insurrection des Tây Sơn. Le pays est alors rebaptisé Việt Nam puis Đại Nam, et l’Occident le nomme Annam. La puissance française colonise le territoire en débarquant à Danang en 1858 et c’est en 1862 que la Cochinchine glisse entre les mains du Second Empire français. Le République française continue son expédition en conquérant le Tonkin dans les années 1880 alors qu’il s’agissait de l’unique partie du pays contrôlée par la dynastie Nguyễn. Cette région est administrativement divisée en deux à cause d’un régime de double protectorat. La France contrôle le royaume coupé en trois entités qui sont la colonie de Cochinchine et les protectorats français du Tonkin et d’Annam dès 1883. En 1887, ces régions intègrent l’Indochine française et les Nguyễn ne conservent plus qu’un pouvoir symbolique. En 1945, les Japonais détruisent l’administration française. Le mouvement indépendantiste du Việt Minh dirigé par le Parti communiste indochinois de Hô Chi Minh profite de la capitulation japonaise pour s’emparer d’une partie du territoire et proclamer l’indépendance le 2 septembre 1945. Les Français tentent de négocier avec les indépendantistes pour rétablir leur autorité mais l’échec mène tout droit à la guerre d’Indochine en 1946. Le 7 mai 1954, la longue bataille de Dien Bien Phu tombe enfin. Les accords de Genève sont signés le 20 juillet 1954 pour reconnaître l’indépendance et la souveraineté du Viêt Nam tout en séparant provisoirement le territoire en deux. Le nord est alors dirigé par un régime communiste mené par la République démocratique du Viêt Nam. Quant au sud, cette partie est formellement anticommuniste et devient la République du Viêt Nam avec l’appui des Etats-Unis. Des élections générales sont prévues en 1956 pour réunifier les deux Etats vietnamiens qui demeurent hostiles. Le nord cherche à tout prix à récupérer le sud tandis que le sud refuse d’organiser le référendum prévu par les accords de Genève, déclenchant la deuxième guerre du Viêt Nam en 1965. Les troupes américaines se retirent en 1973 au moment des accords de Paris à cause de l’impopularité du conflit qui, de toute façon, s’avère totalement insoluble. En 1975, le nord réalise l’assaut final contre le sud lors de l’offensive du printemps. Il réussit à annexer le sud, réunifiant définitivement le pays qui prend le nom actuel de République socialiste du Viêt Nam en 1976.