Les terres japonaises étaient déjà occupées à la période paléolithique supérieure et il semblerait que l’archipel était relié au continent, permettant aux individus de venir sur ces terres depuis la Sibérie. Le sud du pays aurait été peuplé par des arrivants de Corée et de Chine. Aux alentours de 12000 ans avant notre ère, le riche écosystème de l’archipel japonais donna naissance à la culture Jômon où les peuples vivaient de chasse et de cueillette. Déjà à cette époque, les Japonais appréciaient l’art et furent les premiers à concevoir de la poterie à décor, par impression de cordes jô.
Durant des millénaires, le Japon, séparé du reste du monde, a vécu au rythme de ses propres ressources et traditions. La période de Yayoï est caractérisée par le développement de la riziculture vers le 3e siècle avant notre ère ainsi que divers autres progrès dans les modes de vie. Les premiers écrits japonais datant du 8e siècle de notre ère décrivent la structuration politique japonaise et le titre d’empereur, ou mikado, remontent au 7e siècle avant Jésus Christ. Les Mongols ont tenté d’envahir le pays en 788 mais se fut un échec. Bien que l’archipel ne soit pas méconnu du reste du monde grâce au voyageur vénitien Marco Polo et les missionnaires jésuites notamment, le Japon et son peuple ont tout fait pour conserver leur mystère jusqu’à l’ouverture forcée du pays au milieu du 19e siècle. En attendant, des guerres civiles entre empereurs rivaux éclatèrent pendant le 14e siècle. A la mort de l’empereur Hideyoshi en 1592, deux partis se déchirent le pays et Tokugawa lyeyasu triompha et fonda le shogunat de Tokugawa pour gouverner le Japon de 1603 jusqu’en 1867. Ce fut une grande période de paix profonde où Yedo devint capitale.
Les Européens ont commencé à explorer le Japon au 16e siècle, notamment les Portugais et les Hollandais. Outre quelques échanges avec la Chine, la Corée et la Hollande, le pays a laissé fermer ses frontières au monde entier, surtout aux envahisseurs français, espagnols et portugais, jusqu’à la moitié du 19e siècle, dans le but d’éliminer les méfaits d’un christianisme fanatique.
L’isolement japonais prit fin dès 1854 avec la mission américaine du commodore Matthew C. Perry et la signature forcée d’un traité commercial avec les Etats-Unis. L’assaut des influences étrangères n’eut aucunement raison de la vieille civilisation qui survécut. Encore mieux, cette occidentalisation a permis au Japon d’opérer un tournant décisif pour se moderniser tout en conservant ses traditions profondément ancrées. En effet, l’empereur et les shoguns qui sont également des samouraïs ont été à la tête du pays depuis des siècles, et en 1867 la dissolution du shogunat permet au mikado d’être le seul à diriger le pays. Puis en 1947, l’empereur Hirohito instaure une constitution et renonce à son droit divin pour faire du Japon une démocratie.
L’ère Meiji, le gouvernement éclairé, voit le jour et la capitale est déplacée de Kyoto à Edo, actuellement Tokyo. Il s’agit d’une époque de progrès donnant naissance à une politique expansionniste qui se lance dans plusieurs guerres. Le Japon participe aux côtés des alliés lors de la première guerre mondiale et devient une puissance militaire et économique. En revanche, la bataille menée avec l’Allemagne et l’Italie pendant la seconde guerre mondiale contre la base américaine de Pearl Harbor lui ont valu de perdre sa crédibilité auprès des Etats-Unis et de subir de grosses pertes causées par la bombe atomique. Le Japon se relève et signe de nouveaux traités avec les Américains pour devenir l’une des plus grandes suprématies mondiales actuelles.