Le ballet céleste de la grue à cou noir

Au Bhoutan, dans le silence sacré de la vallée de Phobjikha, on assiste à la migration mystique des grues à cou noir arrivant du Tibet pour rejoindre leurs aires d’hivernage au-delà de l’Himalaya. De mi-octobre à mi-novembre, on peut observer ce ballet qui s’accompagne de nombreuses festivités : danses, chants et rites masqués célébrant la venue de l’oiseau migrateur considéré, dans la tradition bouddhiste, comme une créature céleste.

Cet oiseau majestueux, de la famille des échassiers, peut vivre plus de 50 ans et est accompagné tout au long de sa vie par un partenaire unique. Symbole de fidélité et de longévité, l’oiseau sacré, qui serait porteur de l’âme d’un bouddha, est attendu chaque année par les moines de la vallée qui lui vouent un véritable culte.

Ainsi, au cœur de cette ancienne vallée glaciaire entourée des montagnes noires et parsemée de villages anciens, on accompagne les moines du monastère de Gangteng Goenpa qui préparent la nidification en coupant l’herbe sur les rives du lac et en construisant, à l’abri des remous, des nids-îlots.
Le 12 novembre, on se rend dans la cour du monastère pour assister au festival annuel qui célèbre l’arrivée de cet oiseau rare, dont il ne reste que quelques milliers de spécimens. Masqués et en costumes traditionnels, les moines effectuent des danses qui symbolisent la réincarnation.

Vers la mi-mars, au retour des beaux jours et à la faveur des vents ascendants leur permettant de franchir le col de Lawa La, les grues « sacrées » effectuent trois tours au-dessus du monastère de Gangteng Goenpa — comme un dernier clin d’œil symbolique avant leur vol de retour vers le Tibet voisin.

L’observation de cette migration dans les vallées préservées du Bhoutan peut être combinée avec un safari d’exception au Népal, où vous observerez rhinocéros, éléphants et tigres du Bengale.