Balade équestre dans le Canyon de Colca

Au nord d’Arequipa, on s’enfonce dans le mythique Canyon de Colca pour une randonnée équestre au cœur d’un paysage sculpté par des millénaires d’agriculture andine. À dos de chevaux criollos, on traverse terrasses pré-incas, villages perchés et falaises vertigineuses qui racontent l’histoire profonde du Pérou ancestral.

Le voyage commence lorsque la lumière du matin accroche les parois ocres du canyon. Aux côtés de Valeria, une cavalière locale et guide expérimentée, on s’élance au pas des criollos péruviens, des chevaux robustes et souples, parfaitement adaptés aux dénivelés andins. Peu à peu, le chemin s’enfonce dans un décor façonné par des siècles de travail humain. À flanc de montagne, les terrasses pré-incas se dévoilent, formant une mosaïque minérale et végétale où chaque pierre semble posée avec une précision d’orfèvre.

Valeria raconte que certaines de ces terrasses datent d’avant les Collaguas et les Cabanas, deux peuples qui ont dompté ces pentes abruptes pour y cultiver maïs, quinoa et tubercules. En avançant, on observe les murs parfaitement alignés, les rigoles d’irrigation encore actives, et ces paliers suspendus où la lumière dessine des ombres géométriques qui se déplacent au fil de la matinée.

Plus loin, le sentier se resserre et serpente au-dessus d’un vide monumental. Les parois du canyon plongent soudain à plus de 3 200 mètres de profondeur. Les chevaux gardent un rythme régulier, presque méditatif, et l’on savoure cette lenteur qui permet d’entrer en intimité avec le paysage. Par temps clair, on aperçoit les silhouettes du Mismi, source lointaine de l’Amazone, et du Sabancaya, dont les panaches rappellent la force tellurique qui a sculpté la vallée.

En fin de matinée, un vent doux se lève. On s’arrête près d’un belvédère naturel d’où l’on scrute les falaises. Avec un peu de chance — et selon la saison — apparaît un condor des Andes. D’abord un point sombre, puis une envergure immense décrivant de larges cercles, porté par les courants ascendants. Le moment est rare, presque solennel, comme si le canyon retenait son souffle.

L’après-midi, la descente s’effectue sous une lumière dorée qui enveloppe terrasses et villages perchés. On croise des cultivateurs menant leurs troupeaux, et quelques enfants jouant près d’églises en adobe.

Une expérience contemplative, idéale pour les voyageurs en quête de paysages grandioses, de douceur et d’immersion authentique au cœur du Pérou sauvage lors séjour au Pérou.