Le secret des Mayas

Lors d’un voyage dans les provinces nord du Guatemala, cap sur le « Monde Perdu » de Tikal, l’une des cités mayas les plus emblématiques, dissimulée depuis des millénaires au cœur de la jungle tropicale du Petén.

Aux premières lueurs du jour, après avoir quitté Flores, on traverse une soixantaine de kilomètres de forêt humide où la nature s’éveille doucement. Le chant des toucans, le bruissement des singes hurleurs et la brume qui enveloppe les cimes accompagnent cette entrée progressive dans l’univers mystique de Tikal. Puis, à travers les frondaisons, surgit la silhouette majestueuse de la pyramide principale, gardienne de pierre d’une cité fondée au IVᵉ siècle avant J.-C. et devenue l’un des centres politiques et spirituels majeurs de la civilisation maya.

Cité-État indépendante, Tikal domina durant plusieurs siècles une grande partie du monde maya, jusqu’à entretenir des alliances et rivalités complexes avec d’autres centres urbains tels que Calakmul ou Caracol. Ses habitants, profondément liés au cycle du temps et aux forces cosmiques, développèrent une culture raffinée : écriture hiéroglyphique, avancées en astronomie et en mathématiques, rituels sacrés honorant le Soleil, la Lune et les dieux de la pluie. La ville était animée par une société hiérarchisée où rois divinisés, prêtres, guerriers et artisans vivaient autour d’un même idéal : maintenir l’équilibre entre le monde des hommes et celui des dieux.

À pied, on explore les 400 édifices recensés sur ce site monumental, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. La Grande Place, cœur cérémoniel de la cité, impressionne par ses dimensions et ses temples monumentaux : le Temple du Grand Jaguar, sépulture royale de Jasaw Chan K’awiil, le Temple du Serpent à Deux Têtes, qui domine la canopée du haut de ses 70 mètres, ou encore le complexe du « Monde Perdu », observatoire astronomique où les prêtres réglaient rituels et cycles agricoles. Chaque pierre, chaque stèle gravée évoque une histoire de pouvoir, de croyance et de savoir scientifique d’une finesse remarquable.

Ce voyage est aussi une immersion en pleine nature : plus de 16 hectares de forêt luxuriante abritant 200 espèces d’arbres – dont le Ceiba, arbre sacré et symbole de vie dans la cosmogonie maya – ainsi qu’un foisonnement de plus de 2000 plantes. Le site est également un sanctuaire pour la faune : aras écarlates, toucans, singes-araignées, coatis, mais aussi jaguars et pumas qui demeurent les gardiens invisibles de cette jungle millénaire.

Une expérience totale, à la croisée de la culture et de la nature, dans l’un des plus grands sites mayas connus à ce jour. Ici, les siècles se superposent, les découvertes archéologiques se succèdent, et le mystère d’une civilisation fascinante continue de se dévoiler, pierre après pierre…