Lutte spirituelle au cœur du dohyo

A Tokyo, capitale bouillonnante aux infrastructures futuristes, porte-parole de la “fast-life » et du perpétuel mouvement, on prend le temps de se reconnecter avec l’essence du Japon traditionnel en assistant à un combat de sumo.

Chaque année, aux mois de janvier, mai et septembre, la ville de Tokyo organise des tournois de sumo qui rassemblent les plus grands athlètes du pays. Au-delà d’un sport de lutte, associé aux arts martiaux, le combat de sumo est une tradition spirituelle vieille de plus de 1500 ans.

Alors, durant l’une de ces trois périodes, en fin d’après-midi, on se rend au Ryogoku Kokugikan, une immense arène de combat, afin de découvrir le sport ancestral. On se promène d’abord dans l’enceinte du dohyo, et l’on déguste un thé au matcha accompagné de quelques douceurs sucrées, comme des dokiyakis ou des mochis ; tandis que les plus téméraires commandent un saké froid ou chaud, à la manière des tokyoïtes avertis, accompagné d’un bol de chanko nabe, le plat traditionnel des sumos.

Après quelques instants, on prend place dans une loge réservée, et l’on vibre à l’unisson, avec l’ensemble des spectateurs, face à un enchaînement de luttes sans pareil. D’abord se présentent les plus jeunes et les mieux classés. Puis les yokozunas, champions incontestés, font leur entrée, acclamés comme de véritables dieux vivants. Les combats sont brefs : il suffit qu’un lutteur pose le pied hors du cercle ou touche l’intérieur du ring avec une autre partie de son corps que ses pieds, pour que le combat soit terminé et que son adversaire l’emporte.

La soirée se clôt dans une atmosphère festive et joyeuse par une dernière lutte, une sorte de “combat des titans” appelé musubi-no-ichiban.

Une expérience culturelle palpitante et hors du temps, qui nous transporte vers la Japon traditionnel, au cœur de la capitale.